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Apports de Jacques Lacan

5 février 2018by Jean Godebski4

Après « La fonction maternelle », « La relation mère enfant ou relation d’objet », « La relation mère enfant… Retour à Freud », « Les apports de Jacques Lacan » est la quatrième partie de « La mère suffisamment bonne… » première conférence du cycle « La mère suffisamment bonne… Mais pas trop ?! » qui comprend aussi « La relation mère fille, un ravage ? » et « Mère fils, une relation impensable ».

Après avoir défini la fonction maternelle, décrit la position centrale où l’ont placée les post-freudiens (Mélanie Klein, Donald Winnicott, John Bowlby…), fait notre « Retour à Freud » pour revenir aux structures du développement psychique, nous abordons ici notre « Psychanalyse Freudienne » avec les apports de Jacques Lacan (et notamment du « tout dernier Lacan ») : la clinique continuiste, la clinique Borroméenne, la fonction paternelle et le complexe d’Œdipe , de la célèbre « Forclusion du Nom du Père » aux Signifiants Maîtres, du rôle du langage entre trauma et jouissance… Bigre !

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Jacques Lacan

Le DSM IV (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux – 1994) et le DSM V (2013) abandonnent les structures psychiatriques classiques, freudiennes, (Psychose Perversion Névrose) au profit d’intensité des troubles du comportement… Privant ainsi une compréhension des soubassements inconscients des troubles observés (Comment faire avec l’incomplétude, la défusion mère enfant… ce qui manquera toujours ?)… Pas sûr que cela soit un progrès… Nom d’un chien ! Pourtant dès 1975, Jacques Lacan prônait, lui aussi, une clinique continuiste qui rendait plus floues les frontières de ces trois grandes catégories. A sa suite, Jacques-Alain Miller (gendre de Lacan, responsable des transcriptions et publications des séminaires) inventera même le concept de Psychose Ordinaire (pour qualifier essentiellement les catégories « Borderlines » ou « États Limites » que la psychanalyse lacanienne ne parvenait à s’approprier). Pourtant Lacan comme Miller n’abandonnent pas les trois grandes structures… mais ils permettent d’y ajouter des nuances, des interactions plus fortes… je le vois comme une multitude de structures qui traversent la Psychose, la Perversion puis la Névrose… Ainsi la Psychose Ordinaire… Ainsi « ma » (sic !) structure Abandonnique que je place au début de la structure névrotique (un trauma qui « bloque » dès le début le complexe d’Œdipe et empêche l’enfant de « renoncer » à la passion pour sa « mère »… Pour l’Autre… Dame !), assez proche de la Perversion… Mazette ! C’est vrai qu’avec sa clinique Borroméenne (nœud borroméen qui noue Réel, Symbolique et Imaginaire) le « Tout dernier Lacan » s’écarte de la psychanalyse freudienne et du complexe d’Œdipe… Mais là encore je ne le vois pas comme une annulation mais comme un ajout… Une autre façon de voir qui enrichit la clinique classique… Qui permet de Savoir y faire autrement… Morbleu !

La Psychanalyse Freudienne (contrairement aux post-freudiens) donne une place centrale à la fonction paternelle dans le développement psychique des êtres humains, et notamment dans le complexe d’Œdipe. Jacques Lacan la reprendra en la nommant Nom du Père, il travaillera ce concept toute sa vie. A l’heure du Symbolique triomphant (« L‘inconscient est structuré comme un langage »), avec la « Forclusion du Nom du Père » (forclusion = hors délai donc ne pouvant s’inscrire), la fonction paternelle (la loi qui sépare la mère de l’enfant !) est garante du passage de la structure psychotique (Schizophrénie, Paranoïa, Mélancolie…) à la structure névrosée (Obsessionnelle ou Hystérique) (c’est à dire garante de l’entrée dans l’Œdipe)… « N’est pas fou qui veut ! ». Mais ce Nom du Père va se diluer (est-ce l’époque : la fin du patriarcat ?) avec ce séminaire qu’il ne fera jamais « Les noms du Père », puis avec les Signifiants Maîtres… Où ce n’est pas la fonction de tiers et de porteur de la loi qui est remise en question, mais plus simplement le rôle du père… Pauvres hommes !!

Ainsi le rôle du Père s’amenuise (au grand dam des lacaniens nostalgiques du Nom du Père triomphant et autres tenant d’une nécessaire autorité (comme si ni les guerres du XXème siècle, ni les conflits actuels au Moyen Orient (patries du père tout puissant) n’existaient… Peste !) et le complexe d’Œdipe se transforme : Jacques-Alain Miller ne voit plus l’enfant entre la mère et le père, mais l’enfant entre la mère et la femme… Exit l’indispensable patriarcat… Vive la femme libérée … Diantre !

Avec l’affaiblissement du Père, c’est tout le Symbolique (pouvoir et raison des mots !) qui dégringole au profit de l’Imaginaire et surtout du Réel… « On délire tous ! ». Si le Langage devient, en premier lieu et à la place du père, porteur de la loi (à la différence de la « Lalangue » babillage du nourrisson qui est pure jouissance), ce n’est pas pour le sens des mots (sens et « raison » qui donnent le refoulement originaire, la naissance de l’inconscient freudien… Non je n’ai jamais voulu dévorer ma mère… Doux Jésus !) mais bien pour sa structure, ses règles… Frontières, bordures, nouages entre Symbolique et Réel (Quelle signification a la lettre A… Aucune !)… Mais je vous égare… Fichtre !

Un dernier mot sur le Réel du Langage. Le Réel est ce qui échappe au Symbolique (ce qui est sans mot)… Le Réel est donc, par essence, traumatique. Les traumas produisent des symptômes, que nous pouvons définir en psychanalyse par leurs répétitions (Tout ce qui se répète, en bien ou en « mal » est symptôme). Et d’où vient cette « compulsion de répétition » (Freud) ? Nous répétons inlassablement nos traumas car il nous font vibrer (plaisirs ou douleurs… Ils ne nous laissent pas indifférents). Jacques Lacan appelle cela la Jouissance… Nous répétons nos symptômes car ils nous font jouir… Damned ! Et qu’est-ce que nous répétons le plus sinon le fait de parler ?

Les psychanalystes lacaniens (et Jacques Lacan lui même, Crénom de nom !) ont la fâcheuse tendance à embrouiller encore plus l’indébrouillable… Prise de tête tenace dans un discours hermétique (pour ne pas dire abscons)… Vous m’en voyez désolé… Diable ! Mais dès la prochaine partie de cette conférence « La mère suffisamment bonne… » qui s’éternise, nous aborderons le transgénérationnel… Peut être pas aussi primesautier mais sans doute plus clair… Je l’espère… Sapristi !

Des vidéos prises sur le vif des ateliers et conférences sont disponibles sur la chaîne :  Jean Godebski – You Tube

Jean Godebski

Psychanalyste Psychothérapeute - Cabinet Jean Godebski (Nimes) Cabinet Jean Godebski Psychothérapie

4 comments

  • Malrait Françoise

    23 novembre 2018 at 21:04

    Intéressant mais j’ai du mal à voir où vous vous situez. Lacan a introduit le père et c’est sublime ce séminaire mais la mère c’est M. Klein, Winicott (reconnu tardivement). J’aime ce que vous avez écrit. Merci.

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    • Jean Godebski

      26 novembre 2018 at 11:09

      Bonjour, Freud puis Lacan (« Retour à Freud ») ont introduit le père (fonction paternelle et Nom du Père), là où les post-freudiens se centraient sur la relation d’objet (la relation mère enfant). Par la suite, Lacan évolue (les Noms du Père, les Signifiants Maîtres), puis se dégage des figures et fonctions parentales pour le nœud Borroméen (nouage des trois dimensions Réel, Symbolique et Imaginaire). Dans le Tout dernier Lacan (1975-1981) la forclusion est généralisée (la névrose est folie parmi d’autre !), et le langage (la « lalangue ») devient le facteur primordial du nouage, de la consistance de tout « parlêtre ». Il me semble néanmoins, faisant mon propre Retour à Freud (sic) et poursuivant une clinique du Réel (la possibilité d’un inconscient réel c’est à dire pas structuré comme un langage), nous pouvons explorer un autre nouage, plus archaïque (plus maternelle aussi saperlotte), la pulsion de mort (décrite par Freud dans « Malaise dans la société »). J’espère n’être pas trop dans un jargon psy… merci en tout cas de votre intérêt. JG.

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  • Khodja Noelle

    9 avril 2020 at 14:18

    je crois par nécessité au nom du père . J’ai pu voir les dégâts et les désastres qui s’en suivent lorsque la loi du père est défaillante , lorsque le père est psychotique et se réfugie hors le langage pour laisser libre cours à ses pulsions destructrices. Il faut de surcroit resituer cela dans un contexte transgénérationnel pour tenter d’échapper à la répétition et donc à la malédiction . Mais chacun ne peut décider de se sauver que pour soi même…

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