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La fonction paternelle

26 juin 2018by Jean Godebski0

A quoi sert un père ? Nous n’allons pas reprendre, de Freud à Lacan en passant par Mélanie Klein, Winnicott ou Bion, tous les développements sur la fonction paternelle. Mais plutôt, expliciter brièvement à partir de la théorie de Jacques Lacan le rôle de l’objet phallique et de la métaphore paternelle dans le complexe d’Œdipe et de castration.

L’enfant des hommes naît deux fois. Une première fois au monde des vivants, une seconde au monde du langage et de la culture. De l’une à l’autre naissance s’interpose le nom, la figure et l’office du Père. Freud théorise la fonction paternelle comme fondamentale et universelle, celle d’interdire l’impossible fusion mère-enfant.

Complexe d’Œdipe et Castration

Lacan localise l’amorce du complexe d’Œdipe au sortir du stade du miroir. L’enfant ébauché comme sujet reste encore dans une relation fusionnelle à sa mère. Il cherche à s’identifier à ce qu’il suppose être l’objet du désir de sa mère, « Son désir se fait désir du désir de la mère » dit Lacan. C’est pourquoi la loi du désir s’inscrit toujours dans le désir de l’Autre.

Cet objet supposé manquer à la mère c’est, à proprement parler, le « Phallus ». « Pour plaire à la mère […], dit Lacan, il faut et il suffit d’être le phallus » (« Les formations de l’inconscient » séminaire du 22 janvier 1958). L’enfant se voit symboliquement comme le phallus de sa mère, l’objet que désire sa mère, l’objet qui la comble. L’objet phallique constitue donc la clé de voûte du complexe d’Œdipe et de castration. Il opère tout autant pour le garçon que pour la fille. Car ce phallus symbolique, signifiant du manque, ne peut être confondue avec le pénis.

L’oscillation dialectique, être ou ne pas être le phallus, conduit, par l’intrusion de la dimension paternelle, au second temps de l’Œdipe. Par son existence même, le père empêche l’inceste de s’accomplir. Il prive la mère de son objet phallique, son enfant, et frustre l’enfant de sa mère. L’objet imaginaire de la castration c’est évidemment le Phallus. L’enfant renonce à ce fantasme imaginaire d’être le Phallus pour sa mère. Pour lui, c’est le père maintenant qui représente le Phallus, qui est l’objet du désir de la mère.

Le nom du père n’est pas que séparateur. Il recouvre aussi le réel, le vide, il est porteur du désir, le père imaginaire qui construit l’idéal du moi. La fonction paternelle amène donc le jeu des identifications, la différence des sexes et des générations.

Présence privatrice, le père est donc identifié comme celui qui porte la loi, médiatisée par la mère : « Elle est celle qui le pose comme celui qui lui fait la loi » dit Lacan (« Les formations de l’inconscient » séminaire du 22/01/58). Il est ainsi élevé à la dignité de père symbolique. Le père est structuralement tiers uniquement parce que le phallus est l’élément signifiant qui lui est attribué. Le père n’est pas un objet réel, il est une métaphore. Cette fonction est à proprement parler, le signifiant symbolique Nom-du-Père.

(Extraits de « Tout ce que tu fais pour la personne sans la personne,
tu le fais contre la personne » J. Godebski, L’Harmattan 2015)

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Ouvrage de J. Godebski

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Jean Godebski

Psychanalyste Psychothérapeute - Cabinet Jean Godebski (Nimes) Cabinet Jean Godebski Psychothérapie

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