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LE PASSE-PORT … LA VIE COMME COMBAT

20 février 2019by Jean Godebski0

Mon féminisme exacerbé

« Pour moi, le féminin est du côté vietnamien, du côté de ma mère ; mais au Vietnam, qui était alors l’Indochine, les femmes n’avaient pas d’autres destins que de devenir des objets de plaisir. Ma grand-mère est morte à l’âge de vingt ans en mettant au monde une fille, ma mère. Cette femme était… quoi ? Une sorte de geisha ? Le père ? Un officier, un général, on ne sait pas bien (rire) qui appartenait au régiment du Tonkin. Ma mère sait simplement qu’il s’appelait de Luxer. Donc ma mère est recueillie puis élevée par des oncles… le passé de ma mère je ne le connais pas non plus. Les femmes objets de plaisir, enceintes, il faut sortir de là… D’où mon féminisme exacerbé. Mais sortir de la communauté asiatique, c’est avoir une grande difficulté à réinventer une féminité autre. D’autant que ma mère, même si je ne la voyais jamais, était un idéal maternel. » P.P.

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Paule Plouvier roman

« Je ne suis plus une jeune femme, je ne peux pas parler en leur nom. Mais aujourd’hui quand j’entends une jeune femme dire : j’ai besoin d’un homme qui me protège… ça, c’était totalement exclu de notre génération des années 70, 80. L’éternel féminin ? Le retour des temps difficiles ? Ou au contraire la certitude que la femme est un sujet et qu’elle peut penser à jouir et pas à combattre ? Revenir au rêve de Blanche Neige, un jour mon prince viendra, il me protégera ? » P.P.

« À l’époque il fallait conquérir la place que les hommes occupaient, il fallait les obliger à reconnaître l’existence et la valeur des femmes. Actuellement les médias entretiennent l’illusion que les femmes ont les mêmes droits que les hommes et par conséquent elles peuvent rêver. Vivre c’est dur. Peut être elles ont le désir que quelqu’un les soulage un peu de la difficulté de vivre. » P.P.

Christiane  : Un des prolongements, changements peut être irréversibles de l’après 68 reste, cinquante ans après, l’émancipation sexuelle des femmes, mais au risque de la vulgarité et de la pornographie, selon Cohn-Bendit. Je reconnais la nécessité des valeurs de liberté, mais aussi les dérives de la modernité amoureuse. Réinventer de nouveaux engagements passionnés ?
Jean : Parlons du féminisme et de la pornographie. L’image de la femme, c’est un peu étrange pour un homme de ma génération. Très, très érotique. Objet du désir, justement.
Paule : Oui, mais avec en réponse violente les femens qui s’imposent seins nus, entièrement nues si elles le peuvent. Une image très agressive qui peut passer pour pornographique mais cette agressivité, en fait, efface la pornographie. C’est comme ces jeunes filles, une épaule dénudée, pas l’autre, la bretelle du soutien gorge qui dégringole… elles ont quinze ou seize ans et elles sont belles. Une fois je les regardais en buvant un café et j’étais partagée entre la réprobation, car enfin elles sont presque nues, et la louange, comme elles sont jolies ! Au fond est-ce qu’elles n’ont pas le droit, comme un animal se promène dans sa fourrure, comme un homme se promène dans sa prestance, de se promener innocemment dans leur beauté ?

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Le Passe-Port

« Le risque c’est qu’on ré-duplique cet appel pornographique. Je crois que le corps de la femme c’est toujours un enjeu, tous les combats féministes sont là […] Le féminin c’est extrêmement varié, c’est étrange, les femmes voilées, les seins nus, l’opinion se radicalise vite sur ces sujets, et peine à trouver de justes réponses… Sauf que, en Afrique, au Maghreb, par exemple, par quoi pourrait passer une reconquête de la femme par la femme ? Entre autres, par la liberté liée au travail. C’est comme si on oubliait de penser la question de la femme en termes marxistes ; la libération ça passe par le travail. Par exemple ma mère nourrice, si solitaire et pauvre qu’elle ait été, heureusement pouvait gagner sa vie, alors que les femmes vietnamiennes n’étaient pas des prostituées mais dans les mœurs de la colonie leur vie dépendait des hommes auxquels elles s’adressaient. » P.P.

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Picasso : deux femmes courant sur la plage

« Le féminin c’est extrêmement varié, c’est étrange, les femmes voilées, les seins nus, l’opinion se radicalise vite sur ces sujets, et peine à trouver de justes réponses… Sauf que, en Afrique, au Maghreb, par exemple, par quoi pourrait passer une reconquête de la femme par la femme ? Entre autres, par la liberté liée au travail. C’est comme si on oubliait de penser la question de la femme en termes marxistes ; la libération ça passe par le travail. Par exemple ma mère nourrice, si solitaire et pauvre qu’elle ait été, heureusement pouvait gagner sa vie, alors que les femmes vietnamiennes n’étaient pas des prostituées mais dans les mœurs de la colonie leur vie dépendait des hommes auxquels elles s’adressaient. » P.P.

Le Passe-Port est un livre d’entretiens avec Paule Plouvier, professeur de poésie à l’Université Paul Valery à Montpellier et psychanalyste, Christiane Anglés Mounoud, écrivain, coach en écriture et Jean Godebski, psychanalyste, psychothérapeute.

Le Passe-Port est publié chez L’Harmattan – janvier 2019.

LE PASSE-PORT… Entre poésie et psychanalyse
ISBN : 978-2-343-16238-6. Format : 13,5 x 21,5 cm.
116 pages • 14 janvier 2019 • Prix : 13,50€
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Des vidéos prises sur le vif des ateliers et conférences sont disponibles sur la chaîne :  Jean Godebski – You Tube

Jean Godebski

Psychanalyste Psychothérapeute - Cabinet Jean Godebski (Nimes) Cabinet Jean Godebski Psychothérapie

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