La fonction paternelle

A quoi sert un père ? Nous n’allons pas reprendre, de Freud à Lacan en passant par Mélanie Klein, Winnicott ou Bion, tous les développements sur la fonction paternelle. Mais plutôt, expliciter brièvement à partir de la théorie de Jacques Lacan le rôle de l’objet phallique et de la métaphore paternelle dans le complexe d’Œdipe et de castration.

L’enfant des hommes naît deux fois. Une première fois au monde des vivants, une seconde au monde du langage et de la culture. De l’une à l’autre naissance s’interpose le nom, la figure et l’office du Père. Freud théorise la fonction paternelle comme fondamentale et universelle, celle d’interdire l’impossible fusion mère-enfant.

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La crise du père

Après la Deuxième Guerre mondiale, l’évolution se précipite et le père voit s’étioler son rôle de chef de famille. Travail des femmes, maîtrise de la fécondité (la pilule à partir de 1967), dépénalisation de l’avortement (1975), les femmes ont alors la liberté d’enfanter ou non. Elles sont responsables de leur maternité, mais aussi de la paternité de leur partenaire. Et l’Etat providence prévoit une allocation pour les familles monoparentales. Mais l’attaque frontale de l’autorité paternelle, c’est Mai 68. Refus de l’autorité (« il est interdit d’interdire »), rêve d’abolir les différences de générations et de sexes. Intellectuelles féministes, philosophes et sociologues dénoncent le patriarcat, la domination abusive des pères, source originelle de toute oppression. Dans ce discours, le père est assimilé au mieux à un patron, au pire à un esclavagiste. Le père « copain » est sommé de déposer une autorité jugée anachronique.

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Cyprien Godebski Portrait

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Dieu le père n’est plus !

« Tout ce que tu fais pour la personne sans la personne, tu le fais contre la personne » est une réflexion sur la fin annoncée du patriarcat. L’émancipation des femmes (surtout vis-à-vis de la maternité) et l’égalité des sexes (l’abandon du « père chef de famille ») inversent l’ordre de notre société fondé sur un principe millénaire : Dieu le père !
Ou son corollaire : le Père représentant de Dieu !

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Dieu le père, Michel-Ange, plafond de la chapelle Sixtine, Rome

C’est toute une vision du pouvoir représentatif qui s’effondre… Et toutes ses déclinaisons : du roi représentant de Dieu, du tyran ou président représentant du peuple, père de la nation, du député au patron représentant local ou professionnel … jusqu’au père détenteur du pouvoir familial ! Continuer la lecture de « Dieu le père n’est plus ! »