Hypothèse : Nos traumatismes façonnent un sens à nos existences !?
Par Jean Godebski Psychothérapeute Psychanalyste
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3. Hypothèse de psychanalyse : Nos traumatismes archaïques produisent nos faiblesses corporelles !?
Le Tout dernier Lacan fait l’hypothèse d’un inconscient réel, sans mot et sans image !? Accouchements difficiles, couveuses, abandons, sevrages brutaux, gestes incestueux… Autant de ressentis traumatiques de rejet, d’abandon, de solitude, d’anéantissement ou de dissociations impossibles ! Mais le nourrisson peut les combattre par des mécanismes de défense névrotiques : le refoulement et la culpabilité. N’ayant pas encore le langage, l’inscription des ressentis refoulés n’est alors pas lié à des mots (m.o.t.s) mais à des maux de corps (m.a.u.x).
Crises d’angoisse, anorexie, boulimie, phobies, claustrophobie, agoraphobie, suffocations, douleurs … Nous pouvons imaginer que ces maux de corps refoulés sont inscrits comme des faiblesses corporelles qui pourraient apparaître tout au long de la vie.
Ces refoulements s’accompagnent dans les structures névrotiques d’une culpabilité : tout est de ma faute ! Ce qui pour un le bébé revient à ressentir : tout est de la faute de mon corps… Pas fiable, pas capable, pas aimable…
Révéler ces traumatismes archaïques permet de comprendre leurs symptômes, de les imaginer en tant que nourrisson (à défaut de les dire), de les traverser… Et de s’en libérer diable.
4. Hypothèse de psychanalyse : Nos traumatismes forgent notre jouissance ?
La pulsion de mort, ce ressenti d’être expulsé du corps de sa mère, de n’être plus qu’un bébé tout seul, impuissant et vulnérable, est sans doute le noyau de toute jouissance. Ce ressenti de manque irrémédiable, potentiellement mortel, s’accompagne d’un impératif de complétude, retrouver sa moitié, ne plus jamais être seul !?
Pourquoi répète-t-on indéfiniment ses traumas ? Parce qu’ils nous font jouir ! répond Lacan. En effet qu’y a-t-il de plus essentiel que de supprimer la menace de nos ressentis … de solitude, d’abandons, de rejets, de remplacements, d’anéantissements, de dissociations… mais aussi d’incapacités, d’insécurités, de violences, d’injustices… ? Ma jouissance c’est non seulement me débarrasser de cette frustration irrémédiable (ça manque toujours !) mais aussi l’assurance de n’être plus jamais abandonné, rejeté, anéantie… Ma jouissance c’est de réparer et guérir… de refaire le match perdu et cette fois, enfin, le gagner !
Contrairement aux désirs qui se satisfont, la jouissance est incomblable, intarissable, inopérante. Elle nous mène de répétition en répétition, dans une impasse : les ressentis traumatiques menacent encore. Ca rate toujours ! Et pourtant l’importance d’un essentiel à accomplir, d’un sens à sa vie nous est, comme dirait Freud, une illusion nécessaire vertubleu !
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