Les mécanismes de l’inceste. Un sujet glaçant qui sera abordé, jeudi 5 décembre 2024, de 18h30 à 20h30, à la bodéga A las siete de la tarde (face à la mairie. Pour animer cette 86e rencontre, l’association a fait appel à Jean Godebski, psychothérapeute et psychanalyste basé à Nîmes. Sur ce sujet, les chiffres sont effrayants.
Une personne sur dix concernée
D’après une enquête IPSOS de 2020 cela concerne une personne sur dix, ce qui fait deux enfants par classe en moyenne. Dans huit cas sur dix la victime est une fille et dans la majorité des cas les agresseurs sont des hommes de la famille. 8% des agressions pédocriminelles sont perpétrées par des inconnus et donc, dans 92% des cas la victime connaît son agresseur.
La commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE) créée en 2021, a recueilli en trois ans 30000 témoignages d’enfances ruinées, fracassées, de vies cabossées et a élaboré 82 préconisations.
Qu’en est il aujourd’hui? Des récits semblent avoir brisé ce silence séculaire qui caractérise l’inceste : la Familia Grande de Camille Kouchner, Triste Tigre de Neige Sinno, les livres de Christine Angot, le documentaire d’Emmanuelle Béart … Le site
#MeTooInceste a également servi à libérer la parole de certaines personnes. Actuellement l’association Les Papillons fait un travail admirable en déposant (à la demande des mairies ) dans les écoles, les centres sportifs et les bibliothèques, des boîtes dans lesquelles les enfants peuvent écrire ce qu’ils ne peuvent pas dire. Alors pourquoi encore cette chape de plomb qui invisibilise ces actes criminels ?
L’enfance et l’adolescence sont des moments clés de la construction de l’identité et du rapport à l’autre et au monde. Or, comment se constituer quand on n’est pas pris en charge, pas cru, qu’on demeure cet enfant seul face au traumatisme du viol ? Comment se sortir du secret, de l’innommable ? Pourquoi certaines victimes deviennent elles des bourreaux ?
L’entrée est libre et gratuite.