Mère fille un Ravage ?

7 janvier 2025by Jean Godebski0

2. Mère fille un Ravage ?
Par Jean Godebski Psychothérapeute Psychanalyste
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Introduction
Après « Les relations mère-fille ? Introduction », « Mère fille un Ravage ? » constitue le deuxième article de la conférence : « Les relations mère-fille : un ravage ? ». Ce concept, développé par Lacan (« ravage ») et Freud (« catastrophe »), s’applique exclusivement aux relations entre les filles et leurs mères. Bien qu’il existe des intensités variées de ce « ravage », celui-ci ne concerne ni les relations fils-mère, ni, à fortiori, les relations avec le père. Il témoigne de la force incomparable et de l’archaïsme de ce lien précoce, fusionnel et maternel.

Pourquoi un ravage spécifiquement féminin ?
Ce « ravage » est-il lié à une faille narcissique dû à l’identification de la fille à sa mère, là où le fils s’identifie à son père ? On affirme souvent, notamment à propos des garçons, qu’ils doivent symboliquement « tuer le père », c’est-à-dire transcender les désirs et jugements paternels pour accéder à leurs propres désirs et jugements (ou à leur propre jouissance, dirait un lacanien). Pourtant, jamais personne ne suggère qu’il faille « tuer la mère ».

Le lien entre une mère et son enfant semble trop précoce et archaïque pour envisager une telle rupture, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme. Cette impossibilité, pour une femme, de se détacher de son identification à la mère (qu’elle se perçoive comme semblable à elle ou comme son opposé), pourrait être à l’origine du ravage. Ce ravage traduirait une impossibilité d’être pleinement soi.

Une identification féminine complexe
Un autre aspect, peut-être hérité du patriarcat, réside dans la difficulté de l’identification féminine : qu’est-ce qu’être une femme si ce n’est être mère ? Dans les sociétés traditionnelles, la femme était toujours définie par rapport à un homme, soit comme épouse (« Mme Jean Godebski »), soit comme « vieille fille » si elle n’était pas mariée. Elle n’acquérait un statut autonome qu’en devenant mère. Être stérile pouvait même constituer un motif de répudiation. Ce modèle reste dominant dans de nombreuses régions du monde aujourd’hui.

La mère idéale : une image inaccessible
Depuis le XIIᵉ siècle, l’image parfaite de la mère s’incarne dans la figure de la Vierge Marie. Or, cette idéalisation efface la femme : la mère de Dieu est parfaite parce qu’elle est vierge, donc sans sexualité. Quant à Joseph, il est représenté comme un vieillard impuissant. Dans ce modèle, la mère idéale n’est pas une femme, et la femme idéale est vierge, autrement dit, une fille.

Une ambivalence persistante
Cela nous amène à formuler une hypothèse : On aime les mères et on déteste les femmes ? Autrement dit, il existe une haine spécifique, homme et femmes (mères) confondus, envers les femmes ? Ce que nous allons tenter d’approfondir dans notre prochain article « L’amour haine des femmes ? »

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Jean Godebski

Psychanalyste Psychothérapeute - Cabinet Jean Godebski (Nimes) Cabinet Jean Godebski Psychothérapie

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