Relations mère fille un Ravage ? Introduction

6 janvier 2025by Jean Godebski2

1. Relations mère fille un Ravage ? Introduction
Par Jean Godebski Psychothérapeute Psychanalyste
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Les relations mère fille, un ravage ? est la deuxième conférence du cycle « Une mère suffisamment bonne… Mais pas trop ?! »

Après avoir exploré la fonction maternelle en passant par la relation d’objet chère aux postfreudiens, puis un retour à Freud et aux structures psychiques enrichies des apports de Lacan et du transgénérationnel, nous avions conclu sur la pulsion de mort : premier sentiment de haine, mais aussi premier pas vers l’autonomie et l’individualisation humaine.

Sur le titre, il nous a souvent été reproché, à nous autres psychanalystes, d’être toujours pessimistes, voire catastrophistes… de voir le mal partout ! En effet, si Lacan évoque le « ravage » concernant les rapports mère fille, Freud parle, lui, de « catastrophe ». Et je suis le seul à y ajouter un point d’interrogation (plus pour ne pas décourager les mères que par conviction, il est vrai !). De toute façon, cette conférence s’adresse aux filles… Car le traumatisme est toujours celui de la fille vis-à-vis de sa mère (et non l’inverse). La question est donc, en premier lieu : comment savoir composer avec sa mère?

Il ne sera pas question ici de relater l’abondante littérature sur les mères – narcissiques, dépressives, abandonniques, psychotiques, toxiques… entre le trop et le pas assez ! – mais de comprendre la structure spécifique du rapport de la fille à sa mère (le ravage), ce mélange d’amour et de haine souvent refoulé (et donc explosif !) : « J’aime ET je déteste ma mère. »

Bien sûr, il s’agit ici d’hypothèses, d’une manière de voir, d’une cohérence que l’on peut accepter… ou pas ? Nos sources et inspirations proviennent principalement de trois psychanalystes : Jacques Lacan (« ravage », Œdipe…), Sigmund Freud (« catastrophe », Œdipe, pulsion de mort…) et Mélanie Klein (pulsions du nourrisson…). Pour aborder cette relation si spécifique, nous partirons, en bons analystes que nous sommes (sic), de la description du ravage à l’âge adulte pour en remonter aux causes plus profondes, notamment deux moments clés : le complexe d’Œdipe et la pulsion de mort.

Il ne s’agit pas ici de juger. Nous ne cherchons ni ne croyons à une relation mère fille idéale, toute d’amour, dépourvue de traumatisme ou de haine. Non. Nous souhaitons seulement en comprendre les tenants et aboutissants, les équilibres ou déséquilibres qui peuvent en résulter. De même, nous tenterons d’expliciter, autant que possible, les termes susceptibles de heurter les sensibilités et d’entraver toute compréhension : amour/haine (dont le pendant est l’indifférence), phallus, castration, jouissance… Ces termes ont des significations précises en psychanalyse, souvent assez éloignées du sens commun.

Ce n’est donc pas un débat contradictoire, mais une logique (peut-être masculine, sapristi ?) dont le maître mot est l’ambivalence, où amour et haine s’entrelacent et se confondent inconsciemment. Car la haine est l’antidote indispensable à l’engloutissement par l’amour maternel… que Lacan décrivait comme la mâchoire d’un crocodile prête à se refermer.

Enfin, nous constatons en Occident une forte pression des femmes (le mouvement MeToo, par exemple) pour accélérer la fin du patriarcat (dont la diffusion de la pilule contraceptive en 1967 est sans doute un moment clé). Cela entraîne une évolution profonde des représentations de la famille et du féminin. Pendant des siècles, la femme était confondue avec la mère ou l’épouse (à défaut, elle restait vieille fille !). Qu’est-ce qu’une femme aujourd’hui ? Et demain ?

Si nous allons beaucoup parler d’ambivalence et de haine, je tiens aussi à souligner l’importance de l’amour : l’amour des mères pour leurs filles, l’amour des hommes pour les femmes, l’amour des enfants pour leur mère.

Après cette introduction, nous expliciterons le concept de ravage, avant d’aborder le complexe d’Œdipe et le phallus lacanien, puis de revenir au destin de la pulsion de mort décrit par Freud dans Malaise dans la civilisation. Enfin, nous tenterons d’éclairer les différences entre les structures névrotiques hystérique et obsessionnelle, et d’imaginer ce que pourrait être une traversée du ravage… Corbleu !

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Jean Godebski

Psychanalyste Psychothérapeute - Cabinet Jean Godebski (Nimes) Cabinet Jean Godebski Psychothérapie

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Christel Diakanua
Christel Diakanua
3 jours il y a

Comment peut-on assister à vos conférences ? Sont-elles accessibles en ligne dans leur entièreté?

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