Par Jean Godebski Psychothérapeute Psychanalyste
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Après les traumatismes archaïques et leurs mécanismes de défenses (culpabilité, refoulement, répétitions mortifères), nous allons tenter de comprendre les spécificités de l’inceste, les soubassements inconscients du traumatisme initial, toujours refoulé, donc à jamais hypothétique. En effet, les incestes commis sur des enfants de 0 et 6 ans ne sont jamais témoignés (si ce n’est très rarement par le parent incesteur) et comptabilisés nulle part… Ils n’existent pas !
Cette hypothèse d’un traumatisme d’inceste initial définitivement effacé repose sur le travail psychanalytique en cabinet et sur mon propre parcours d’analyse. Elle n’a pas l’objectif de juger, condamner l’indicible, ni de visée politique… Pour appréhender l’impensable, il est essentiel de suspendre tout jugement, afin de percevoir, traverser et peut être se libérer du traumatisme incestueux. La seule question ici est : comment « en sortir » ? Comment « vivre avec » ?
Les abus sexuels traumatiques initiaux invisibles (souvent entre 0 et 6 ans), échappent donc à toute documentation tangible, plainte officielle ou témoignage. Ils forment en quelque sorte l’iceberg caché de l’inceste.
Les cas d’inceste reconnus (souvent commis par un homme sur un enfant âgé de 7 à 15 ans pendant une période moyenne de 4 ans) représentent sans doute 10% de la population française d’après la CIIVISE en 2023 (Cependant 3% de ces cas seulement sont effectivement reconnus par la justice). Si l’on considère que les personnes souffrant de traumatismes inconscients (liés à un abus incestueux survenu entre 0 et 6 ans) sont aussi nombreuses que celles en ayant conscience (les cas entre 6 et 15 ans comptés par la CIIVISE), on peut supposer que près de 20% de la population française est concernée par ces traumatismes. Cette estimation en dit long sur l’ampleur du phénomène.
Le traumatisme psychologique causé par l’inceste est toujours dévastateur, ravageant… Mais il n’est pas nécessairement violent. Parfois, ce sont des « soins » ou des « câlins », parfois des « jeux de docteur » qui dérapent. Ces abus sont donc difficiles à identifier, imaginer tant dans leur forme que dans leur gravité… Lire plus
Dans notre prochaine Psy-Notes 5, nous tenterons de décortiquer les mécanismes traumatiques spécifiques de l’inceste, sa construction, son refoulement et ses effets … Lire plus
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J’ai vu Pupille le film de Jeanne Herry sur l’importance des mots prononcés ou pas dans le cas des enfants nés sous X abandonnés par leur mère biologique. Je crois volontiers aux effets des traumatismes qui n’ont pu être parlés
Nous pouvons considérer un traumatisme comme l’irruption refoulée (effacée) d’un « réel »… Sans mot et sans image… Cad d’un traumatisme de corp. D’où l’importance de le parler, de l’imaginer, de le re-sentir à sa place, enfin.