III – Signes et indices de l’inceste
Par Jean Godebski Psychothérapeute Psychanalyste
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Après « Comprendre les mécanisme de l’inceste – Avertissements »,« Traumatismes, mécanismes de défenses et répétitions » et « Traumatismes de l’inceste », je tente ici de lister quelques signes et indices de l’inceste inconscient possibles diantre. Bien sûr l’être humain est constitué de milliards de connexions neuronales, les signes et indices de l’inceste sont donc très variables, très variés, souvent contradictoires selon les personnes. En rien ils ne constituent des preuves, des certitudes… Ils sont justes à interroger, à écouter. Ils peuvent rendre compte d’un climat incestuel ou incestueux, des chaînes traumatiques qui se reproduisent inéluctablement. Car la grande caractéristique de l’inceste c’est le silence… Ce silence même qui permet sa répétition, sa diffusion, ses ravages de générations en générations.
Haine de soi
Dépressions, culpabilité, haine de soi, tentatives de suicide… Mais aussi manque de confiance, de considération personnel… « Je suis un objet inutile, sale, dégoûtant » … « Je suis une merde ! »
Consistance corporelle
Un corps pas sûr qui entrave, empêche ou au contraire que l’on doit renforcer sans cesse, consolider. Expérience du corps qui lâche, qui se dissocie… Enfin un corps pas capable mais surtout sale, voir dégueulasse.
Répétitions d’abus
Victime consciente d’agressions sexuelles entre 8 et 14 ans, répétitions d’abus, ressenti de viols ou au contraire sexualité multiple, débordante, limite : rejouer la sexualité, vaincre sa peur et son trauma, son incapacité…
Consentement
« Je n’ai pas su dire non »… « Je n’ai rien dit »… « Ça arrive » … Ou au contraire « je dis toujours non ! »
Abandon
Le parent incesteur fuit sa culpabilité. Il coupe incompréhensiblement la communication avec son enfant, réduit les contacts, ne lui parle plus… l’abandonne (« je suis un parent toxique »). Cette fuite accentue la culpabilité de la victime : qu’est-ce que j’ai mal fait ? Cette coupure de toute communication, cet abandon peut aussi être le fait d’un frère, d’une sœur, voir d’une mère…
Passion
L’inceste est sans doute l’exemple parfait de l’amour impossible, de la passion. J’aime mon père, j’aime ma mère… Si mon corps tenait ce serez l’extase, le bonheur, le paradis sur terre. Cette passion on l’a reproduit ensuite, toute sa vie bigre.
Familles incestueuses
L’inceste est une affaire de famille, transgénérationnelle : qui répète quoi ? Les personnes traumatisées par l’inceste se lient avec des personnes traumatisées par l’inceste… Les familles incestueuses de lient à d’autres familles incestueuses et l’inceste est à tous les étages diable.
Couper la chaîne transgénérationnelle ?
Éviter les répétitions… Sans confiance, sans possibilité d’amour possible (si ce n’est la passion), de se projeter comme parent… Évidemment accepter de vivre seul et refuser d’avoir des enfants peut être appréhender aussi comme un signe d’une terreur refoulée mais bien là… Une façon naturelle de régler le problème ! Mais là encore, l’inverse est aussi vrai : un désir effréné d’enfants peut cacher un besoin de réparation urgent, essentiel… Malheureusement illusoire.
Dans ma dernière partie…
« Psychothérapie analytique et incestes », je montre quel chemin est possible pour accéder à ses ressentis incestueux refoulés, et tous les obstacles qu’il faut surmonter. Pouvoir en parler, pouvoir nouer un réel du traumatique à un imaginaire diantre.
Mes vidéos sont disponibles sur la chaîne : Jean Godebski – You Tube
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