Psychothérapie analytique et incestes

13 avril 2024by Jean Godebski0
IV – Psychothérapie analytique et incestes

Par Jean Godebski Psychothérapeute Psychanalyste
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Après « Comprendre les mécanisme de l’inceste – Avertissements »,« Traumatismes, mécanismes de défenses et répétitions »,  « Traumatismes de l’inceste » et « Signes et indices de l’inceste »  , j’essaie dans Psychothérapie analytique et incestes de tracer un chemin et de lister les eccueils d’un travail de psychanalyse pour ses traumatismes si prégnant.

Culpabilité imaginaire

Afin d’annihiler les mécanismes de défense qui maintiennent inconscients les ressentis traumatiques de dissociations et d’écrabouillements, il nous faut d’abord accepter de ressentir notre culpabilité imaginaire. S’il m’est arrivé quelque-chose enfant c’est entièrement de ma faute ! Car enfant je ne peux considérer mes parents comme me voulant du mal, comme des ennemis… Sinon je suis foutu !

Donc si j’ai été abusé c’est entièrement de ma faute, c’est moi qui vais dans les bras de mon parent, dans son lit… C’est moi qui désire qu’il m’aime diable… D’accord !!

Nouage RSI

Si je suis imaginairement cette personne coupable, vicieuse, malsaine, mauvaise… Que se passe-t-il aujourd’hui dans ma vie ? Que se passe-t-il quand je suis enfant ? Ainsi avec ce travail de psychothérapie analytique nous approchons les ressentis traumatiques… Nous pouvons imaginer l’abus qui déclenche l’angoisse, la terreur et les ressentis corporels. Nous pouvons, s’ils ont lieu, nous appuyer sur l’interprétation des rêves, de plus en plus explicites. Rêver et nommer des événements traumatiques c’est nouer le réel du corps à l’imaginaire et au symbolique, pouvoir les traverser et les remettre au passé, a leurs places… S’en débarrasser vingt dieux.

Écueils spécifiques

Selon les abus, l’abuseur, les circonstances, l’âge, leurs répétitions… Les ressentis traumatiques peuvent être une toile de fond de sourde terreur… Ou au contraire un magma de haine de soi et de son corps dégoûtant, dissociations et écrabouillements, qui empêche littéralement de vivre. Il faut donc de la patience mais aussi beaucoup de persévérance pour dire l’indicible, imaginer l’inimaginable, traverser l’impossible inceste.

Attaquer ma famille ?

Comment débiner tant d’horreurs, d’hypothèses malsaines sur mes parents que j’aime et qui me soutiennent depuis si longtemps. Comment je vais pouvoir les regarder en face ? Poursuivre nos relations ? Accepter leurs aides ? Comment je vais pouvoir ne rien dire ? Faire comme si de rien ? C’est impossible pour moi d’attaquer ma famille.

Culpabilité réelle ?

En tant que victime d’inceste, comment me suis je débrouiller avec cette menace constante de perdre mon corps ? Comment ai-je répéter les scènes d’abus pour tenter en vain de me défaire des ressentis mortifères ? Ai-je moi aussi répété des abus ? Ou des scènes d’abusée ? Ai-je « joué au docteur » avec une petite sœur, un petit frère ? Avec un de mes enfants ?? Comment accepter d’être la figure même du monstre ???

Inceste maternel : deux impossibilités ?

Comment accepter la figure maternelle comme un abuseur sexuel ? Pour pouvoir imaginer une scène de cet ordre, il est plus facile souvent de prendre la culpabilité à son compte : c’est l’enfant qui recherche l’amour, les bras, le corps de sa maman palsambleu.

Comment concevoir que l’on a soi même, en tant que mère, abusé de son enfant ? Comment accepter d’être la figure de l’incesteur ?

Le silence

Face au refoulement et à l’hypothétique (est-ce vraiment vrai?), face à notre propre culpabilité imaginaire ou/et réelle, face à la destruction de la famille, aux rejets presque certains de tous, face à une justice défaillante qui reconnaît pas plus de 3% des incestes « judiciables »… Le silence s’impose comme un impératif. Ce silence qui est à l’origine même de la répétition, de la propagation de l’inceste et de ses ravages malepeste.

L’obligation du pardon ?

Pour poursuivre le travail de mise à nus des ressentis de culpabilités imaginaires et réelles, pour pouvoir imaginer ce qu’on a pu subir, ce qu’on a fait subir, pour ne pas choisir de refermer la lourde porte du silence, bientôt se pardonner devient une étape nécessaire. Je me pardonne mes élans d’amour envers mon incesteur, mon désir de soutenir corporellement « son amour », je me pardonne d’avoir chercher à libérer mon corps des menaces de dissociations ou d’écrabouillements, en tant qu’agresseur diable… Et si je me pardonne, est-ce que je lui pardonne ?

Il ne s’agit pas ici d’un déni de justice – je lui pardonne mais je porte plainte ! – mais d’une nécessité, il me semble, pour poursuivre ce travail de libération de psychothérapie analytique.

Et vivre ?

 

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Jean Godebski

Psychanalyste Psychothérapeute - Cabinet Jean Godebski (Nimes) Cabinet Jean Godebski Psychothérapie

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