Par Jean Godebski Psychothérapeute Psychanalyste
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Nous conclurons enfin cette première conférence « La mère suffisamment bonne… » en évoquant la Pulsion de Mort décrite par Freud dans « Malaise dans la Civilisation »… Destin de la Pulsion de mort qui va fort nous occuper dans les deux prochaines conférences « Mère filles, un ravage ? » et « Mère fils, l’impensable ! ».
C‘est en 1920 dans « Au-delà du principe de plaisir » que Freud reprend la théorisation de deux groupes de pulsions duales intriquées : Les pulsions de vie définies rapidement comme sexuelles et d’auto-conservations, Freud les rattache à Éros (dieu de l’Amour dans la mythologie grecque) et les décrit comme force vitale ; Les pulsions de mort rattachées à Thanatos (personnification de la mort) et soumises au principe du Nirvana (baisse ou arrêt des tensions !) qui poursuivent des buts opposées aux pulsions de vie. Il ne faut pas les appréhender en termes de bien et de mal, mais plutôt comme complémentaires (comme en voiture l’accélérateur et le frein par exemple) … Théorie séduisante mais difficile à mettre en pratique tant la frontière est parfois floue entre les deux pôles… Sapristi.
Nous pourrions retenir ici que les pulsions de vie se rattachent à la libido, cet équilibre dynamique entre manque et désir qui nous vient des nos premiers mois, premières années dans les bras de notre mère (stade oral, anal, génital)… Pulsion sexuelle vitale qui, face au roc de la Castration (ça manque toujours), nous sublimons en désirs multiples… Il me manque ma moitié, une maison, un travail, un hobby, une passion… La réalisation de chaque désir tuant ce désir (à part nos symptômes enfermés dans la compulsion de répétitions), la chaîne est infinie… Freud nomme ces désirs nos « illusions nécessaires »… Lacan nos délires… « On délire tous ! »… Lol !
En introduction à la pulsion de mort décrite par Freud dans « Malaise dans la civilisation » comme « l’entrave la plus redoutable de la civilisation », un détour par l’imaginaire de Mélanie Klein peut nous faire comprendre l’intensité et la violence des pulsions qui traversent le nourrisson vis à vis de sa mère… Entre autres, la position Schizo-paranoïde à l’origine du clivage (J’aime ma mère, je déteste les femmes !) ou la position Dépressive (Ma mère est cette femme… Ventrebleu !).
Mais avec Freud, en 1929, nous allons à l’origine même de la Haine… Cette pulsion du nourrisson qui frustré (apeuré, terrorisé ?) par ce sein qui tarde, ne vient pas alors qu’il pleure – objet sadique, qui lui veut du mal, qui veut sa mort ? – développe, hors tout sens moral, un profond et puissant sentiment de haine… De destruction… D’anéantissement… Malepeste !
Nous reviendrons dans les deux prochaines conférences, « La relation mère fille, un ravage ? » et « Mère fils, la relation impensable », sur le destin de cette pulsion de mort qui est sans doute responsable du pire de l’humanité… mais aussi de l’indispensable défusion mère-enfant, c’est à dire de la naissance de l’individualité (et de la « raison » (sic)) de tout être humain… C’est à dire de l’humanité elle même… Lol !
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