Le Transgénérationnel ?

4 février 2018by Jean Godebski0

Par Jean Godebski Psychothérapeute Psychanalyste
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Après « La fonction maternelle », « La relation mère enfant ou relation d’objet », « La relation mère enfant… Retour à Freud » et « Les apports de Jacques Lacan », « Le transgénérationnel ? » est la cinquième partie de « La mère suffisamment bonne… » première conférence du cycle « La mère suffisamment bonne… Mais pas trop ?! ». Après avoir défini la fonction maternelle, décrit la position centrale où l’ont placée les post-freudiens, fait notre « Retour à Freud » pour revenir aux structures du développement psychique, approfondies par les « Apports de Jacques Lacan »  (notamment du « tout dernier Lacan » : clinique continuiste et Borroméenne, « Forclusion du Nom du Père » et Signifiants Maîtres, langage et jouissance), nous réconcilierons peut-être les tenants de la relation d’objet et les « structuralistes » purs et durs (sic !) par un concept moderne et novateur (re-sic !) : le transgénérationnel… Pardieu !

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Transgénérationnel Sculpture bois

Nos cabinets de psychanalyste sont emplis de patients contrariés dans leur demande d’amour. Sans doute pouvons-nous considérer que le premier désir de tout enfant, de tout nourrisson, c’est de se faire aimer ! Et pour cela, il tentera (toujours ?) de se conformer à ce qu’on attend de lui… le désir est d’abord le désir de l’autre !

L’enfant désire être la cause du désir de sa mère (Lacan) signifie qu’il désire être désiré par sa mère. Autrement dit, l’enfant (fille et garçon) désire être le phallus de sa mère (Lacan) c’est à dire l’objet comblant… L’objet qui obture le manque et mène à la complétude… Fantasme irréaliste bien sûr !

Comment faire avec ce trauma d’amour si tenace… Âme sœur, moitié d’orange, amour passion… Comment accepter la défusion nécessaire… Ce roc de la castration, condamnation au manque perpétuel ? Le désir de l’enfant étant « calquer » sur le désir de sa mère (de ses parents ??), c’est bien la capacité de séparation maternelle qui nous importe ici, c’est à dire le rapport de la mère avec sa propre mère ? Quelle est sa structure psychique ? Est-elle parvenue à l’Œdipe et à la structure névrotique ? Peut-elle accepter de perdre son enfant, de le laisser grandir puis partir ? Quelle est sa capacité à être seule, toujours manquante ? Peut-elle être aidée par le père de l’enfant ? Quel était son rapport à son propre père ?… J’arrête là les termes d’une analyse qui pourrait durer très longtemps… Fichtre !

Nous constatons ainsi les transmissions transgénérationnelles… Peurs, incapacités, traumas de génération en génération. N’étant pas un spécialiste, je ne vais pas m’attarder sur ses mécanismes complexes et omniprésents. Mais je ne crois pas aux « magies » qui mélangent les inconscients, transmettent les Surmois d’outre-tombes. Vulgarisateur terre à terre je suppose des enchaînements logiques, causalités chères à nos psychologues du développement (grand Dieu !). Ainsi, ayant étudié la structure abandonnique, j’ai cherché à comprendre son côté transgénérationnel (qui n’est pas toujours avéré)… Comment des parents plus ou moins abandonniques fabriquent des enfants abandonniques… Ou pas ?

Françoise Dolto affirmait que là où il y a la parole, il n’y a pas de traumatisme… Concept de la psychologie post-traumatique (psychologues dépêchés en urgence sur les lieux d’un accident, attentat, catastrophe… Pour «capitonner» le réel au symbolique… Raconter, décrire, revivre, recouvrir le trauma par des mots)… Concept même de la psychanalyse… Miséricorde ! Dolto appliquait ce principe aussi aux nourrissons (Voir le travail de Caroline Eliacheff qui fait raconter son histoire, parcours, difficultés au bébé en situation traumatique…). Ainsi nous comprenons qu’un événement traumatique relève d’une sidération… Une impossibilité à dire, raconter… L’irruption d’un réel indescriptible… Diable !

J’ai rencontré de nombreuses de personnes ayant une structure abandonnique qui n’ont été ni abandonnées, ni trahies par leurs parents. Souvent par contre, ils ont été à l’hôpital plusieurs semaines enfant voire nourrisson. Je ne dis pas que tous les enfants en séjour prolongé à l’hôpital deviennent abandonniques, non… Mais que tous les abandonniques ont, dans leur enfance, un traumatisme d’abandon. Comment comprendre ce trauma de l’hôpital… Si ce n’est par la réaction des parents… Une sidération qui les empêche de parler, rassurer leur enfant… qui au contraire l’alerte du danger ! Et d’où vient cette sidération sinon d’un trauma parental d’abandon… Mince !

Ainsi, il me semble, nous comprenons le mécanisme de base du transgénérationnel… Nous comprenons que si nous voulons aider notre enfant à ne pas reproduire nos traumatismes, nos symptômes, nos souffrances… Ils nous faut travailler non pas sur notre relation commune présente, mais d’abord sur nos rapports d’antan avec nos propres parents… Nos traumatismes d’enfance… Mazette !

En conclusion de cette première conférence « La mère suffisamment bonne… », nous aborderons la pulsion de mort décrite par Freud dans « Malaise dans la civilisation »… Destin d’une pulsion qui va nous occuper pour le ravage mère fille, et l’impensable mère fils… Comme « l’entrave la plus redoutable de la civilisation » (Freud)… Gare !

Des vidéos prises sur le vif des ateliers et conférences sont disponibles sur la chaîne :  Jean Godebski – You Tube

Jean Godebski

Psychanalyste Psychothérapeute - Cabinet Jean Godebski (Nimes) Cabinet Jean Godebski Psychothérapie

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